Et puis, Instagram me lasse
Tout est dans le titre, et cela dure depuis un bon moment en fait. Instagram me fatigue.
Un trop plein virtuel
Si je suis sur Instagram seulement à travers mes posts, je ne consomme plus ce que les autres proposent. Je me suis fait la réflexion courant 2023, et cela s’est renforcé avec les fêtes de fin d’année. Occupée, je suis moins allée sur le réseau social et finalement, cela ne m’a pas manqué. Bien au contraire, la fissure s’est aggravée et le constat est là : je n’aime plus Instagram.
Je suis sur le réseau depuis 2014. Je l’ai vu grandir et améliorer son logo qui s’est coloré, ses communautés naître et changer. Mais de la spontanéité, les contenus ont basculés vers de la mise en scène, du rêve, du faux, du similaire. « Je poste, donc je suis » s’est installé dans les esprits, le mien aussi en voulant tester les fonctionnalités comme les stories, les reels,…
Les moments de vie devenant tout autant de prétexte à devenir un contenu, les likes un baromètre sévère et les échanges profonds rares. Puis tout est trop devenu identique : les vidéos se confondent comme leurs créateurs, l’influence a toujours plus de consommation me fait fuir comme les publicités à la télé que je ne regarde plus. Les photographies sont toujours plus jolies, plus travaillées esthétiquement, plus noyées dans une masse. Même mes favoris se perdent dans le scrolling qui n’a plus de sens, plus de plaisir. Alors, j’ai fini par désinstaller Instagram de mon téléphone.
Je ne voulais plus me noyer dans cet océan virtuel ne m’apportant rien en réalité. Oui, c’est inspirant de voir une citation inspirante, une jolie vidéo ou tout a été pensé dans les détails. Mais je peux trouver autre chose pour me nourrir autrement, je pense aux podcasts par exemple ou encore aux newsletters. Oui, je suis sur Instagram, je poste des posts depuis mon ordinateur exclusivement et la plupart du temps mon post est programmé pour me faciliter la vie. Je me rends sur Instagram depuis mon ordinateur et plus tous les jours. Je ne regarde aucune story qui a pour but d’être éphémère de toute façon. J’observe les posts des autres et mon scrolling ne durant pas, j’ai fait le choix de ne pas pouvoir voir tout le monde.
Instagram fatigue tellement de monde : combien de créateurs, d’artistes, sont lassés de mettre autant d’énergie dans leurs communications pour peu de retours ? Combien de personne se sentent mal à cause de la comparaison avec la vie des autres, qui reste, on l’oublie souvent, trop subjective ?
L’humain cherche le partage.
Mais j’aime ce qu’est à la base un réseau social ou Internet en général : créer des liens, des connexions avec d’autres. Alors j’ai cherché ailleurs. Dans le passé en quelque sorte, moi qui ai eu la chance de connaître les skyblog. Si je n’ai jamais vraiment raconté ma vie là-bas, j’aimais finalement poster là-bas sans attendre une validation, sans suivre une tendance, sans validation par le baromètre du like ou d’un nombre de vue. Je postais sans vraiment réfléchir, sans chercher l’esthétisme à outrance. J’étais détachée de cela, tout en appréciant ce que j’y faisais. Alors la newsletter fut une idée qui a germé et sur laquelle je me suis arrêtée. J’aime lire, lire les autres, lire leurs vies et leurs découvertes. Je ne les connais pas personnellement, pourtant, j’ai la sensation d’un rendez-vous qui n’a rien de commercial, qui n’a rien de trop guindé, qui se rapproche du vrai.
Pour ma part, je ne parle à personne de ces mots qui sont ici. Mes posts sont des bouteilles à la mer qui seront, avec un peu de chance, reçues par d’autres. Je laisse le hasard faire les choses. Je le fais pour habiter ce monde de cette façon. Parce que cela me sort de ma zone de confort, sans me mettre mal à l’aise, sans m’angoisser du retour des autres.
Alors sans Instagram, mes moments de vie, le quotidien banal sont redevenus les miens. Je n’ouvre plus une petite fenêtre sur cela pour satisfaire mon ego sûrement et le voyeurisme des autres. J’ai toujours limité ce que je montrais, j’ai finalement fermé la fenêtre, installée de jolis rideaux et c’est bien ainsi. Ce n’est pas facile à faire, Pauline Harmange en parlait ici et je suis d’accord avec elle que se détacher de cela n’est pas si facile. On peut se raconter qu’on veut simplement « partager, juste comme ça » avec détachement, mais toi et moi savons que l’être humain est parfois un peu dans l’ego et que cela satisfait une partie de nous, nous valide en réalité.
Je te partage mes pensées ce qui est assez intime en fait, peut être même plus que des photos de mon café du matin dans ma tasse préférée. Si ce que je te raconte ici est sincère, il est tout de même réfléchi et choisi. Cela fait déjà une petite barrière tels des rideaux qui t’empêchent de voir l’intérieur de ma maison alors que la lumière de mon bureau est allumée. Il est ce que je veux partager au monde, il est sincère et ne cherche pas à ressembler au reste. Il est comme je veux habiter le monde : avec ses imperfections, sa spontanéité. Écrire ici suppose un effort de sincérité : je prends le temps de m’asseoir, me faire une boisson chaude, de réfléchir, d’écrire, de te partager. Je peux le faire en étant moi-même, tantôt en pyjama, tantôt dans une combinaison pailletée. Je suis seule avec moi-même et personne ne m’attend.
Et puis, je ne veux plus occuper une place qui est similaire à celle des autres. Je poste sans être quelqu’un d’autre, sans attendre des autres. Je poste, car je suis et je donne, car j’en ai sincèrement envie sans penser à des chiffres.
Je t’embrasse et à la semaine prochaine,
Sentiment amplement partagé ici. Merci d’avoir poussé la réflexion et de nous la livrer ici. Et bienvenue sur substack 🙌